





Sabrina Carpenter à genoux, un homme qui la tient par les cheveux. Et en guise d'intitulé : l'accroche "Le meilleur ami de l'homme". Voilà pour le cadre. Et l'objet de toutes les discordes ces dernières heures sur les réseaux sociaux.
Sans surprise : la popstar la plus phénoménale du moment suscite une lourde controverse avec la pochette de son prochain album, "Man Best Friend", dont la sortie est prévue pour le 19 août.
Ce visuel pourtant lui ressemble : l'artiste se joue d'une imagerie volontairement sexualisée et provocatrice, avec une féroce dérision que comprennent volontiers ses premières fans... Les femmes ! Car le public de l'interprète de Expresso est très féminin, et c'est lui le premier qui vient notamment assister au "défilé de lingerie" que constitue la garde robe de la chanteuse sur scène.
Cependant, la chanteuse est-elle allée trop loin ?
La controverse est lancée... Et les féministes aussi s'expriment.
La "blague" et avec elle la critique du patriarcat est limpide : dans un album qui va volontiers évoquer la "fragilité masculine", tourner en dérision la virilité, tacler les exs et les mecs, comme Sabrina Carpenter a déjà pu le faire dans ses précédents hits, l'artiste qui a fait de sa sexualité un pouvoir se met en scène de manière "dégradante" - diraient certains.
Ou plutôt : alors que sur scène, elle arbore porte-jarretelles tout en dentelle et bas résilles, entre deux défilés Savage x Fenty (la marque de lingerie de Rihanna), et qu'elle mime à ses concerts, lors de l'interprétation du morceau "Juno", des positions sexuelles (différentes à chaque performance !), la chanteuse prolonge cette direction artistique très singulière : assumer une sexualité ouverte, décomplexée, provocatrice, selon d'autres, et surtout, se jouer volontiers des codes...
Ce qui suscite tout de même une lourde perplexité.
Ainsi les internautes s'interrogent : "C'est une super mauvaise idée cette pochette", "C'est du male gaze - du regard masculin - par excellence, libidineux à souhait", "Elle fait l'apologie de la femme objet", "C'est dégradant", d'aucuns prétendent que l'artiste compare les femmes à "des chiennes", sous titre en exergue.
Sabrina Carpenter sombrerait dans une vision très masculine et libidineuse des femmes, réduites à des objets sexuels, domestiqués par l'homme... Une imagerie volontairement réac dont elle se moque avec un second degré très très touchy, jusqu'au titre de l'opus.
Cependant, d'aucuns jugent cela beaucoup trop sulfureux. Voire dangereux, puisque source d'incompréhension et de contresens idéologique. D'autant plus à une époque où les avancées féministes permises par le mouvement #MeToo depuis 2017 rencontrent des "retours de bâton" très virulents. Faut-il vraiment se réapproprier une iconographie à ce point antiféministe ? Est-ce nécessaire pour en dénoncer la toxicité ?
"On est dans les années 50 ou quoi ?!" proteste une lectrice de Rolling Stone sur le compte Instagram du célèbre magazine musical, parmi des centaines d'autres réactions exacerbées.
Du côté de Entertainment Weekly, sur Instagram, des lecteurices encore s'insurgent à l'idée de voir une popstar féministe défendre un imaginaire complètement associé au patriarcat. Et jugent la limite entre parodie, dénonciation et complaisance très très fine. D'autres y vont de leurs commentaires plus insultants : "Ouvre juste un compte Only Fans !".
Slut shaming, jugements sur la sexualité de l'artiste, débats très houleux, contradictions, paradoxes... Sabrina Carpenter a en tout cas réussi son coup : interroger notre vision du patriarcat, de la manière la plus frontale qui soit, en osant l'ironie, et surtout... Enflammer la toile !